Lors de son passage à Paris, Stéphane VILLETTE​ qui fait partie des rares à exercer le métier de coloriste est venu nous rendre visite à la boutique. Nous en avons profité pour l’interviewer et lui confier des gants et un sac, afin de réaliser des patines.

 

Un nouveau service de patine en boutique… ? On vous en dit plus à la fin de l’article.

L’histoire de la patine :

L’histoire de la patine commence avec une femme et pas des moindres, car il s’agit d’Olga BERLUTI, qui fut la Directrice Artistique de la maison Berluti de 1961 à 2011. C’est dans les années 80 que Olga BERLUTI met au point ce procédé.

À ses yeux, rien n’est plus beau qu’un soulier déjà porté. Un soulier culotté par le temps, dont la couleur a par endroits passé :

« seul celui-ci possède une âme », disait-elle.

Selon la légende, c’est en constatant l’influence de la lune sur la dépigmentation du cuir qu’elle invente ce jeu de couleurs, de contrastes et de transparences. À l’époque, la plupart des souliers pour hommes sont noirs ou marron : elle met alors au point une palette de coloris fantastique. Je vous laisse imaginer à quel point ces chaussures sortaient du lot et contrastaient avec l’existant. Des bonbons colorés.

Stéphane VILLETTE​ fait donc partie des rares coloristes français.

Stéphane dans son atelier

Stéphane, qu’est-ce que la patine à tes yeux ?

La patine est un art donnant vie à un objet, le sublimant par ses couleurs et ses reliefs. Elle lui permet d’avoir une identité, un caractère unique révélant toute sa noblesse.

Comment procèdes-tu ?

Comme pour une œuvre d’art, je jongle avec les pigments, joue avec les teintures et les huiles essentielles. Je me sers d’une multitude d’outils : pinceaux de toutes tailles, éponges, chiffons… Une fois l’objet entre mes mains, il faut généralement  le mettre à nu, c’est-à-dire l’éclaircir, ensuite, vient le moment de la coloration. 

Tu as commencé à quel âge ? 

Je travaille le cuir depuis que j’ai 21 ans et ça fait 20 ans, faite le calcul (rire). J’ai commencé chez Hermes, puis La Maison JOHN LOBB et par la suite dans la Maison CORTHAY, place Vendôme. C’est d’ailleurs dans la Maison CORTHAY que j’ai affûté mon savoir-faire. 

Tu as fait quelle formation ? 

Il n’existe actuellement pas de formation pour le métier de coloriste, il faut donc apprendre sur le tas à l’aide de cuirs très différents. Voici un exemple avec des gants Original Driver. 

Avec patine à gauche et sans patine à droite.

Dans ton atelier comment procèdes-tu ?

Le coloriste joue avec ses teintures et pigments comme un artiste peintre avec sa palette : il mêle les couleurs et joue avec des effets de transparence pour sublimer l’objet. La patine peut ainsi être « torturée » (riche en dégradés de tons), « flammée » (avec la présence de légers traits) ou « nuageuse » (avec des effets de fumée). 

Une patine qui se patine, ça donne quoi ?

Elle se sublime avec le temps, il faut comprendre que la patine est une direction que l’on donne à l’objet pour les années à venir. Comme pour un artiste peintre, chacune des pièces est unique. 

Combien coûte une patine ? 

Une patine coûte plus ou moins cher en fonction de l’objet et de la demande. Pour vous donner un ordre d’idée, si vous me demandez une patine pour vos gants cela coûtera entre 40€ et 50€ ce qui me revient à 2h de travail. Pour un sac comme celui de chez Original Driver que vous m’avez commandé, cela coûtera environs 150€ et 4h à 5h de travail.

Ou se situe ton atelier ? 

Je suis à Guérande dans la Loire-Atlantique au bord de la mer. 

Si un client souhaite une patine comment peut-il te joindre ? 

Il peut le faire de deux façons différentes, soit il vous le demande dans l’une des boutiques Vintage Motors, soit il me contacte directement par email ou par téléphone ici : 

Mail : stephanevillette49@gmail.com

Tel : 06.25.70.39.33

Merci Stéphane pour ton temps et ces deux belles réalisations qui sont disponibles à la vente dans la boutique Vintage Motors avenue de la Grande Armée.

Vous pouvez également retrouver les gants et le sac Original Driver ici !

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